Septième vie (2000- ? )

Je tentai, alors, de réunir ces appétits, et toutes ces vies : je revenais en banlieue parisienne, où il y a des maisons en meulières et de petits jardins pleins d’arbres, auprès de F. et avec un autre labrador, Oscar né au moment de la mort de Valentin le premier labrador ; ne doutons plus des réincarnations. Cette nouvelle main dans la main, signe de beaucoup de choses secrètes, signe aussi d’achever une œuvre, et de donner une version totale de ce qui sera – je crois – au cœur de ce que j’ai voulu dire aux autres, une “recréation du monde”. Longtemps, dans ma soif d’organiser une existence trop désorganisée, j’avais cru ne pas survivre à la fin du vingtième siècle : un ange, Dieu lui-même, ou quelque sursis, me donnaient une étrange impression d’être mort d’une ultime agonie mais de pouvoir me relever encore d’une tombe, renaître – et à jamais ; comme immortel ! J’épousai F., avec qui j’avais vécu si longtemps : je devais être serré sur moi-même, moi qui avais été si multiple… Comment veut-on que, ressuscité de tant d’expérimentations, je sois bien normal ?

(Mai 2007. A suivre, je l’espère)


Et toujours des chiens, après le mort de Tengo San l’Akita blanc qui m’avait envoyé à l’hopital et qui est l’un des personnages de l’Agonie de Gutenberg.